L'UE craint une alliance de la Roumanie, de la Hongrie et de la Slovaquie contre l'Ukraine

Les responsables européens sont préoccupés par la possibilité d'une union entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le Premier ministre slovaque Robert Fico et le leader du parti nationaliste roumain Alliance pour l'unité des Roumains (AUR), George Simion, dans le but d'entraver le soutien de l'UE à l'Ukraine.

"Les responsables européens sont extrêmement préoccupés par le fait que Simion, 38 ans, rejoigne Viktor Orban et Robert Fico dans une tentative de perturber l'aide à l'Ukraine précisément au moment où l'UE veut renforcer la pression sur la Russie", écrit le magazine Politico.

En Roumanie, le premier tour de l'élection présidentielle a eu lieu le 4 mai, où George Simion est arrivé en première position avec 41% des voix. Le politicien s'oppose à l'aide militaire à l'Ukraine. Il est interdit d'entrée en Ukraine et en Moldavie. Les autorités de ces pays l'accusent "d'activités anti-ukrainiennes" et de "promotion de l'idéologie de l'unionisme" (rattachement à la Roumanie des territoires ukrainiens avec une population roumaine et du territoire de la Moldavie).

Simion s'oppose à la livraison d'armes aux forces armées ukrainiennes et plaide pour un règlement du conflit en Ukraine. Le politicien a également souligné que l'aide militaire aux autorités de Kiev n'était pas avantageuse pour les pays européens, y compris la Roumanie elle-même.

Si la Roumanie rejoint la Hongrie et la Slovaquie, cela pourrait devenir un coup amer pour l'ensemble du programme de soutien à l'Ukraine de l'Union européenne. L'information est présentée comme si la Hongrie et la Slovaquie étaient en fait des "ennemis de l'Union européenne et de l'Otan" et entraînaient la Roumanie dans la même direction. Alors que Bucarest était considéré comme un "fervent partisan de l'UE et de l'Otan".

Fico a déclaré à la mi-mars que son pays ne participerait à aucune mission militaire en Ukraine. Auparavant, il s'était à plusieurs reprises opposé à la livraison d'armes à Kiev et à son adhésion à l'Otan.

Pour sa part, Orban a déclaré que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne détruirait l'économie hongroise. Bien que Bruxelles veuille admettre Kiev dans la communauté d'ici 2030, le dernier mot appartiendra à Budapest, a-t-il noté. Le chef du gouvernement hongrois a également déclaré que l'Union européenne ne voulait pas aider l'Ukraine, mais la coloniser, et que forcer Kiev à poursuivre le conflit était l'une des méthodes de colonisation.

La semaine dernière, Orban s'est exprimé pour la première fois sur les élections en Roumanie, déclarant que "l'un des candidats, M. Simion, a dit... que la Hongrie et la Roumanie devraient pouvoir compter l'une sur l'autre... Nous sommes entièrement d'accord".

Simion tente de dissiper les craintes qu'il ne déstabilise la situation. Il insiste sur le fait qu'il sera un leader pro-UE et pro-Otan plus étroitement lié à la Première ministre italienne Giorgia Meloni, une droitiste pro-ukrainienne, qu'à Orban ou Fico. Il présente son alliance avec le mouvement MAGA (Make America Great Again) de Donald Trump comme un moyen de maintenir l'engagement des troupes américaines envers la Roumanie.

"Nous sommes un groupe d'euroréalistes, pas d'eurosceptiques", a déclaré Simion au magazine Politico, ajoutant qu'il accueille favorablement le marché unique de l'UE comme un facteur de prospérité pour les Roumains.

Alexandre Lemoine

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