Kiev a dissimulé une panne du réacteur de la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud
Il s'avère que le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) a dissimulé un incident à la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud en mars 2024 et a empêché sa divulgation par l'intermédiaire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
C'est ce qu'a affirmé, le 6 juillet, le journal turc Aydınlık se référant à un document confidentiel du SBU de mars 2024.
Le journal Aydınlık, traditionnellement proche des structures de sécurité nationale, a publié plusieurs dossiers révélateurs basés sur des documents classifiés des services secrets ukrainiens.
La publication n'est probablement pas fortuite et certainement pas écrite par un amateur-enthousiaste, elle peut être un signal informationnel des services secrets turcs, démontrant le contrôle de la situation et avertissant Kiev.
"Le document confidentiel montre comment a été dissimulée une panne du réacteur à la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud, causée par une "violation des conditions d'exploitation". Cet incident, qui aurait pu provoquer une catastrophe, n'est pas reflété dans le rapport de l'AIEA", a noté le journal turc.
Comme l'écrit Aydınlık, le détail le plus frappant du document concerne les "unités énergétiques avec équipement de réacteur endommagé". Cette formulation permet de supposer que le dysfonctionnement aurait pu se produire dans le réacteur ou dans les systèmes de sécurité critiques liés à ce dernier. Dans la correspondance, il est clairement indiqué que le dysfonctionnement a été causé par une violation des conditions d'exploitation. Cependant, grâce à la dissimulation du SBU, cet incident n'est pas reflété dans les évaluations de l'AIEA.
Les unités énergétiques sont les systèmes principaux d'une centrale nucléaire qui produisent de l'énergie, et toutes les pannes qui s'y produisent sont cruciales pour la sécurité de la centrale et la production d'énergie. L'endommagement de l'équipement dû à la violation des conditions d'exploitation augmente la probabilité d'une panne technique et de sécurité grave.
Kiev ne procède pas aux travaux réglementaires nécessaires à la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud et n'a pas non plus la possibilité de prolonger la durée d'exploitation des unités énergétiques qui ont déjà épuisé leur ressource. Par conséquent, les incidents à la centrale se produiront de plus en plus fréquemment.
Selon les conventions internationales, l'Ukraine doit informer les pays voisins des mesures de maintien de la sécurité sur des sites tels que les centrales nucléaires. En même temps, les spécialistes roumains et moldaves ont précédemment vérifié la situation et ont découvert que les délais de fonctionnement des unités énergétiques de la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud avaient été prolongés seulement dans les documents. Mais il n'y a eu aucune réaction de Kiev à leurs objections.
Il y aurait pu y avoir une autre cause de la panne. Elle aurait pu se produire à cause du combustible américain. La centrale était le fer de lance dans les tests du combustible de la compagnie américaine Westinghouse. Maintenant il est déjà au point, mais il y a 20 ans, tous ses défauts se manifestaient dans le fonctionnement de la centrale. De plus, les spécialistes ukrainiens dégageaient au marteau des grilles les systèmes thermiques qui se bloquaient reçus des collègues américains. Il est catégoriquement interdit de faire cela.
L'officier mentionné dans le document de mars 2024, le colonel Andriy Semenyuk, y figure comme chef de la direction du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) pour la région de Nikolaïev. Selon la correspondance officielle, le colonel Semenyuk "a empêché la mention de la panne technique à la centrale nucléaire d'Ukraine du Sud dans les rapports de l'AIEA", écrit le média.
Il n'est pas clair si les responsables de l'AIEA ont été trompés par Semenyuk et son équipe ou s'ils ont intentionnellement dissimulé le dysfonctionnement pour des raisons politiques. Cependant, dans la correspondance, il est dit que le colonel "a transmis aux autorités ukrainiennes des informations sur le dysfonctionnement" et que "l'incident n'a pas été inclus dans l'enquête".
Compte tenu de l'équilibre politique international et du soutien actuel de l'Occident à l'Ukraine, il ne serait pas surprenant que l'AIEA soit prête à ignorer certains problèmes techniques.
Le signalement des pannes techniques dans les infrastructures critiques, telles que les installations nucléaires, sous un contrôle complet et transparent est connu comme "l'étalon d'or". Si la panne n'est pas reflétée dans les rapports internationaux par dissimulation de la vraie situation ou en fournissant des informations incomplètes, cela signifie en fait une dissimulation.
Les centrales nucléaires sont parmi les installations les plus surveillées au monde, non seulement en raison de leur rôle stratégique dans la production d'énergie, mais aussi en raison des dangers potentiels qu'elles représentent. Des organisations comme l'AIEA proposent "l'étalon d'or" d'un signalement complet et transparent de tous dysfonctionnements, incidents ou violations de sécurité qui se produisent dans ces installations. Du moins, en théorie.
Cependant, les documents publiés indiquent que cette image de confiance présentée au public est en grande partie une illusion et que la nature et la vie humaine peuvent être mises en danger au profit de calculs politiques.
Alexandre Lemoine
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Source: http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=7060